aptère

aptère [ aptɛr ] adj.

• 1751; gr. apteros; cf. 2. a- et -ptère

1 ♦ Sc. nat. Qui est dépourvu d'ailes. Insecte aptère.

2 ♦ (1751) Art La Victoire aptère : statue de la Victoire privée d'ailes (pour qu'elle demeure à Athènes). — Temple aptère, sans colonnade latérale.

⊗ CONTR. Ailé.

● aptère adjectif (grec apteros) Se dit des animaux sans ailes dans les espèces ou les groupes pourvus d'ailes (fourmis ouvrières, par exemple). Se dit des statues de divinités représentées sans ailes. Se dit des temples dépourvus de colonnes sur les faces latérales.

aptère

adj.

d1./d ZOOL Dépourvu d'ailes.

d2./d SCULP La Victoire aptère: statue de la Victoire du temple d'Athènes, exceptionnellement sans ailes (pour qu'elle ne s'envole pas d'Athènes).

⇒APTÈRE(S), (APTÈRE, APTÈRES) adj. et subst. masc. plur.

I.— Emploi adj. Dépourvu d'ailes.

A.— SC. NATURELLES

1. ENTOMOL. Insecte aptère. Anton. alifère :

• 1. ... je surprends des partouses de cancrelats. Je les croyais aptères; mais certains (les mâles sans doute), sans pourtant prendre vol, déploient d'énormes ailes frémissantes.

GIDE, Journal, 1938, p. 1297.

2. BOT., vieilli. [En parlant de tiges, fruits, graines] Qui ne possède pas de membranes en excroissance. Anton. ailé.

Rem. Attesté ds LITTRÉ, GUÉRIN 1892 et ds É.-A. CARRIÈRE, Encyclop. horticole, 1862, p. 31.

B.— P. ext., B.-A.

1. ARCHIT. [En parlant d'un temple antique] Qui est édifié sans colonnade ornant les côtés latéraux (cf. J. ADELINE, Lex. des termes d'art, 1884). Anton. périptère.

2. ARTS PLASTIQUES. [Le plus souvent, en parlant d'une statue] Représenté sans ailes. Minerve aptère :

• 2. Sur les frises où sont les victoires aptères,

Entre Auguste à l'œil calme et Trajan au front pur,

Resplendit, immobile en l'éternel azur,

Robert Macaire avec ses bottes éculées

[Louis-Napoléon]!

HUGO, Les Châtiments, 1853, p. 135.

• 3. Rythme merveilleux de ces deux êtres [Rhoda et Ram] (...) L'homme généreux, puissant, rugueux. La femme lisse, sans autre pli que les plis de ses paupières, avec un cou fier, des reins longs d'ange aptère, un ventre audacieux, le corps droit comme une rue, comme l'élan le plus orgueilleux du Créateur.

MORAND, Champions du monde, 1930, p. 109.

II.— Emploi subst. masc. plur., ZOOL., vx. Ordre d'animaux articulés caractérisés par l'absence d'ailes : crustacés, arachnéïdes, insectes, etc.

Rem. 1. Attesté ds Lar. 19^e, GUÉRIN 1892, Pt Lar. 1906, QUILLET 1965 et CUVIER, Leçons d'anat. comp., t. 1, 1805, p. 445. 2. Notre docum. atteste un emploi de aptéryx, subst. masc., désignant un oiseau coureur de la Nouvelle-Zélande qui ne possède que des ailes rudimentaires, des plumes piliformes ou sétiformes et qui est dépourvu de queue. « L'aptérix australis » des naturalistes (VERNE, Les Enfants du capitaine Grant, t. 3, 1868, p. 96). Attesté ds la plupart des dict. gén. de BESCH. 1845 à Lar. Lang. fr. 3. Un emploi de aptérygotes, subst. masc. plur., désignant une sous-classe d'insectes toujours dépourvus d'ailes, est attesté ds Hist. gén. des sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 665; attesté par ailleurs ds Lar. encyclop. et Zool., t. 1, 1963 (encyclop. de la Pléiade).

DÉR. Aptérisme, subst. masc., ornith. et entomol. ,,Disparition des ailes qu'on observe plus spécialement chez les oiseaux des îles et chez les insectes vivant, soit au bord de la mer et dans les îles, soit dans les hautes montagnes, soit dans les cavernes.`` (HUSSON 1970). (1965, B. GÈZE, La Spéléologie sc., p. 161; suff. -isme).

PRONONC. ET ORTH. :[]. — Aptéryx : []. BESCH. 1845 écrit aptérix ou aptéryx; s.v. apternix, il renvoie à aptéryx (cf. aussi Lar. 19^e). Aptérygotes : [].

ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1751 adj. antiq. (Encyclop. : Aptere... épithete que les Athéniens donnoient à la victoire, qu'ils avoient représentée sans ailes, afin qu'elle restât toûjours parmi eux); 2. a) 1762 id. entomol. (E. GEOFFROY, Hist. nat. des insectes des environs de Paris, 1ex., Paris); b) 1789 subst. masc. plur. (Encyclop. méthod., hist. nat., t. 4, p. 167).

Empr. au gr. adj. « privé d'aile » (ESCHL., Eum., 250 ds BAILLY); 2 b par l'intermédiaire du lat. sc. aptera « ordre d'insectes » (1735, LINNÉ, Systema naturae ds Gde Encyclop., t. 3, p. 462).

STAT. — Fréq. abs. littér. : Aptère. 16. Aptéryx. 1.

BBG. — BACH.-DEZ. 1882. — BOUILLET 1859 (et s.v. aptéryx). — HUSSON 1970 (s.v. aptérisme). — LITTRÉ-ROBIN 1865. — Méd. Biol. t. 1 1970. — Mots rares 1965 (s.v. aptéryx). — NYSTEN 1824. — PLOWERT 1968 [1888]. — PRIVAT-FOC. 1870 (et s.v. aptéryx). — SÉGUY 1967 (et s.v. aptérygotes).

aptère [aptɛʀ] adj.

ÉTYM. 1751, au sens 2.; grec apteros, de a- privatif, et pteron « aile ».

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♦ Didactique.

1 (1762, Geoffroy). Sc. nat. Qui est dépourvu d'ailes. || Insecte, graine aptère.

1 (…) l'insecte aux ailes fortes et l'insecte aptère exprimant l'un et l'autre la force des vents (…)

Alain, Entretiens au bord de la mer, in les Passions et la Sagesse, Pl., p. 1138.

2 (1751). Arts. Se dit des représentations allégoriques (surtout, de la Victoire) dépourvues d'ailes par exception. || La Victoire aptère, que les Athéniens privaient d'ailes, pour qu'elle demeure dans leur patrie.

2 Les Grecs ont beau créer une Minerve aptère et faire dominer Athènes par la sagesse sans ailes (…)

Hugo, Post-Scriptum de ma vie, p. 45.

3 Temple aptère, sans colonnade sur les faces latérales (opposé à périptère).

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CONTR. Alifère.

DÉR. (Du grec) V. Aptéronote, aptérygote, aptéryx.

HOM. Haptère.

Encyclopédie Universelle. 2012.